La poste

La poste

La poste

Jusqu’à la fin de l’ancien régime, les messageries royales déposent les lettres dans les grandes villes, pour nous c’est Bordeaux, il ne reste plus qu’à trouver un messager apte à parcourir le chemin dePontenxà Bordeaux pour y porter ou aller chercher la lettre.

La Révolution inaugure la première poste officielle et 100 000 facteurs sont lancés sur les routes de France. Le courrier part de Bordeaux les jours pairs pour Liposthey, seul point de dépôt pour les Landes. Pour desservir Mimizan et ses environs, le courrier passe parPontenx.Le progrès avance… lentement, le 2 juin1824, le préfet des Landes « prie le maire de Pontenx de demander au Conseil par quel bureau de poste la commune désire être desservie ».Mais rien n’est décidé, car, au 31 août1829, le même maire, déclare :« Il n'y a dans la commune ni « poste aux chevaux», ni même « poste aux lettres ».  Enfin, en1830le conseil répond : « Souhaiter une desserte par le bureau de Liposthey»,mais ce n’est pas pour autant que le bureau de poste est construit.

Le service du piétonnage est alors confié à un échassier car, de Liposthey à Pontenx,en passant par Saint-Trosse, les landes sont couvertes d'eau pendant une grande partie de l'année. Il reçoit pour son service deux francs par an. Il prend les dépêches et paquets au bureau de Liposthey et les porte une fois par semaine à Pontenx, Saint-Paul, Aureilhan et Mimizan ; plus tard, l’administration accepte de rémunérer un second piéton qui prend chez lui les dépêches déposées par le messager-piéton de Liposthey. Il passe le dimanche et prend les correspondances déposées le samedi, il va jusqu'aux quartiers les plus éloignés de Mimizan. Ce n’est ni rapide ni commode.

Par la suite, les dépêches arrivent d'Onesse-Laharie directement à Mimizan. Un facteur à cheval dessert journellement Aureilhan, Saint-Paul etPontenx.En1887, le transport des dépêches est confié à un entrepreneur privé, M. Lapique, puis en1889, à la « Compagnie des chemins de fer des Landes ».

Le bureau de poste de Mimizan est créé en1852,celui dePontenxen1861, il porte le numéro 4333 dans la nomenclature. Les dépêches sont apportées à Labouheyre, au convoyeur du train. On ajoute alors « les Forges »àPontenx, ainsi il n’y aura plus de confusion avec Pontonx sur Adour. Enfin en principe, car un postier avouait dernièrement :« Ca ne marche pas toujours ! Il ne se passe pas une semaine où du courrier nous arrive de l’Adour et inversement… Même des gens se trompent et viennent ici en se croyant à Pontonx, ils n’ont plus qu’à repartir»…

Jusqu’en1832, date du premier mandat, expédier du numéraire n’est pas un vain mot, car il faut porter l’argent à la poste et ce sont ces mêmes espèces qui seront remises au destinataire…

En1888, le service postal prend possession du local que la commune vient de faire édifier à cet usage. La receveuse jouit de deux étages sur cave avec puits et lieux d’aisance dans la cour, le luxe d’une cheminée dans chaque pièce. Le bureau sur rue avec salle d’attente et fenêtre grillagée présente le même aspect qu’aujourd’hui, le poêle en moins.

En 1902, la Cie des Landes se joint à la commune pour financer l’installation du téléphone, mais à partir de1924, la vogue de Mimizan-plage rend les communications téléphoniques et postales difficiles en saison, il faut dédoubler la ligne.

La commune lutte pour boucler son budget, si bien que le maire paye de ses deniers personnels le complément de traitement du porteur de télégrammes en1908. Car « la commune est à bout de souffle», désormais le port des dépêches sera payé par les destinataires, puis il faut supprimer la fonction : la commune ne peut assumer cette dépense (200francs).

En1919, Pontenx est doté du télégraphe, l’année suivante, au grand dam des habitants, la distribution du courrier le dimanche est suspendue, jusqu’alors, facteurs et receveuse travaillent 7j/7.

Le bureau de poste subit une grande toilette en1958 : « Ces travaux lui donnent un aspect moderne et accueillant »dixit le maire. Il semble que tous n’aiment pas le style nouveau.Cette année-là arrive aussi le téléphone automatique, fin des « demoiselles des postes». La Poste devient les P.T.T. puis les P.et T. et aujourd’hui, la Banque postale… privatisée. Depuis une décennie, les petites agences jugées peu rentables ferment les unes après les autres. Notre bureau n’est plus ouvert tous les jours, ce n’est qu’un début affirme-t-on dans les milieux bien informés. La population s’est émue de ce changement, cependant, rappelons que pour garder un bureau de poste, il faut qu’il justifie d’une activité suffisante… N’oublions donc pas de faire toutes nos démarches dans notre bureau. Saint-Paul et Sainte-Eulalie ont déjà perdu le leur par manque d’activité.