L'habitat

L'habitat

L'habitat

L’airial Le mot vient du latin area, surface, déformé au XIIIe siècle. Lieu de vie, l’« eyrial » (surface plane en gascon) désigne le vaste emplacement où sont installées une ou plusieurs exploitations agricoles. Ces îlots de colonisation agricole dans l’ancienne lande agropastorale perdent leur spécificité à partir de la Seconde Guerre mondiale, Pontenx n’en compte plus que deux ou trois, le plus représentatif se trouve à la Tuilerie.

Sur une pelouse ponctuée de chênes, maisons de maitre et de métayers et dépendances semblent faussement mêlées sans ordre apparent, des sentiers en partent vers le potager, le verger, le puits, la fournière, le bucher, la grange, le parc… Les dépendances ne sont jamais attenantes à la maison, ce qui limite les risques d’incendie. La rivière n’est pas loin, parfois équipée d’un moulin, toujours d’un lavoir, quelques ruches bourdonnent dans un coin tranquille, les parcs et les champs sont bornés par la forêt ou la lande. Les fossés de drainage, les baradeaux, sont indispensables sous peine d’avoir de l’eau dans la maison. L’airial n’est jamais clôturé, facilitant ainsi l’errance des animaux et le rapprochement des humains farouchement indépendants, qui vivent ici en communauté autarcique.

On se protège des pluies et des vents dominants de l’océan en tournant le dos à l’Ouest, les maisons rectangulaires ou carrées, sont ouvertes au soleil levant, aveugles au Nord. Les toitures à faibles pentes sont couvertes de tuiles canal, sans gouttières. Les volumes sont bas, le sol sableux impose des constructions légères, sans fondations. Les portes et fenêtres sont toujours plus hautes que larges, « cagnards» d’été obligent et les façades blanches sont badigeonnées à la chaux à Pâques, boiseries comprises, c’est le manque d’entretien qui les rend apparentes.

Les maisons d’ouvriers et de résiniers comportent souvent un demi-étage à tabatières, utilisé comme grenier, elles abritent une ou deux familles. Les maisons devancées d’un auvent ou eustantade (estantade) sont rares à Pontenx.

Le colombage en pin gemmé part du sol, le reste de la charpente est en chêne pédonculé. Jusqu’au XIXe siècle, on remplit les colombages avec du torchis, excellent isolant économique, ensuite on utilise de la pierraille et des rebuts de tuiles, la brique locale posée à plat est plus tardive, elle permet de multiples décors, chevrons, arrêtes de poisson ou feuille de fougère, que l’on ne badigeonne plus.

Sur l’airial, se trouvait la borde dont nous parle Félix Arnaudin, mais ici on emploie plutôt le mot métairie :« Primitivement la borde avait dû servir d’habitation, elle était alors couverte de chaume, comme plus tard la maison, et c’est par analogie que le nom est passé aux bordes servant de bergeries ou d’écuries».Pontenxen conserve encore trois en bon état.

Bien que dégradés, les airiaux, image forte de notre identité, persistent à animer la forêt landaise, ils sont labellisés par le Ministère de l’Environnement en1993. Leur conception, modèle d’écologie, d’insertion de l’habitat et de qualité de vie, est reprise aujourd’hui dans des projets contemporains de qualités. Les heureux propriétaires d’airials, conscients de la rareté de leur patrimoine auront à cœur de le préserver dans le respect strict de la tradition.

Les maisons bourgeoises du XIXe

Quand la forêt apporte la fortune, quelques riches familles construisent  les vastes maisons cossues qui se donnent parfois des airs de châteaux dontPontenxpeut encore s’enorgueillir. Nous pouvons aussi nous réjouir d’avoir su éviter le style « basco-lando-béarnais » qui enlaidi d’autres communes.

Mêlant la couteuse pierre de taille, aux dernières garluches locales, nos belles bâtisses se dressent fièrement dans tout le bourg, chacune riche de son histoire familiale, un certain nombre reste d’ailleurs entre les mains des héritiers des constructeurs ou en portent le nom.

Deux d’entre elles viennent d’être mises à la disposition des habitants après réhabilitation.

La commune achète la maison Sabardan, face à la place, grâce entre autres à M. et Mme Berthoumieu qui souhaitaient par un don aider les personnes âgées. C’est ainsi qu’en 2010l’office départemental de l’habitat (HLM) démarre un programme de logements adaptés aux personnes âgées ou à mobilité réduite, sur le terrain à l’arrière de la maison. L’ancienne maison Sabardan entièrement restaurée dans le style local devient en reconnaissance la maison Berthoumieu. L’intérieur modernisé abrite des salles de réunion destinées entre autres aux activités du club du 3e âge et à la permanence des services sociaux.

La maison Earl Rundahl porte le nom de son ancien propriétaire, soldat américain venu du Colorado durant la guerre 14/18 qui s’est installé vétérinaire à Pontenx. La commune l’achète en 1982 et elle est ravalée en 1985.L’école de musique intercommunale fête son 30e anniversaire, forte de 170 élèves, elle y trouve sa place au rez-de-chaussée entièrement refait après l’installation d’un équipement acoustique haut de gamme.

La salle des fêtes

Dans les années 20, la vogue des « salles des fêtes» et autres « foyers communaux » atteint les Landes. Une commune sur trois s’en dote entre1900 et 1939et les architectes locaux s’en donnent à cœur joie (Dupruneaux, Bonnefous, adepte de Le Corbusier, Pomade, Fudji, Lagrange, Prunetti, Gomez).

Pontenx veut la sienne, mais rechigne à emprunter comme le font les autres communes. La solution habituelle et avantageuse se concrétise le 16 juin1921: les habitants la construisent eux-mêmes.

L’Union sportive des francs-tireurs finance« une salle de réunions et de fêtes»sur un terrain fourni par la commune qui en sera propriétaire au bout de 30 ans.Cette salle toujours en fonction n’a guère changé d’apparence, mais elle est réaménagée elle aussi en1981. On y fait des bals, des repas et des concerts, du cinéma, du théâtre, du sport, de la politique, on la loue.