La route des troupeaux

La route des troupeaux

La route des troupeaux

Cette transhumance est attestée par de nombreux textes, dont les Rôles gascons, à partir de 1242.

Avant les plantations de pins, c’est le « Lanegran» : la lande infinie, le grand désert des Landes de Gascogne, beaucoup de fougères, de bruyères, quelques arbres au bord des ruisseaux, ces maigres ressources permettent aux troupeaux chassés par la neige des sommets pyrénéens de se nourrir pendant l’hiver et servent d’étape pendant leur passage vers les riches pâturages des Landes de Bordeaux. En1748,on évalue la transhumance à 40 000 têtes de bovins. On raconte alors que ces immenses troupeaux attirent les loups derrière eux…

Dans ce contexte, Arnaudin nous rappelle à quel point la pauvreté de nos sables brûlants donne de la valeur au fumier « … Les bergers landais rencontraient les bergers béarnais d’Aspe et d’Ossau à qui des terrains de passage étaient concédés. Les moutons ainsi que des bovins et des chevaux, trouvaient à pacager dans les lettes (ou lèdes), dépressions entre les dunes côtières. C’est alors qu’ils arrivent chez nous, chacun d’eux est reçu, logé et nourri dans les métairies accoutumées. Ils passent de l’une à l’autre, ils font pâturer… Ils laissent en retour l’étable pleine d’un fumier chaud, recherché par les cultivateurs».

Les animaux suivent « la route des brebis» et « la route des vaches», pendant des siècles, ce voyage commence par une marche vers la mer, depuis Labouheyre, puis par Ychoux et Pontenx, après Saint-Paul, les bêtes descendent le long de la côte. La transhumance ne présente pas que des avantages, car elle favorise les épizooties et dérange la population des villes traversées qui, elle, n’y gagne rien. Celle des bovins s’arrête en premier, vers 18381 000 têtes descendent une dernière fois, les ovins sont moins nombreux chaque année sur la route, c’est un mode de vie qui disparait au début du XXe siècle.