Le bourg marque la frontière, tant psychologique que géographique, entre le littoral et la Grande Lande. Le mystérieuxBornodu XIIIe siècle,lo Bornen occitan,estun mot latin issu du gaulois, il signifierait borne, fin des terres. Mais il existe d’autres interprétations, comme celle issue de brünn : fontaine, du germanique wisigothique. Une proposition s’appuie sur le passage des Vikings sur nos côtes, le pays aurait pris le nom de leur jeune chef, Bjorn : Born ? La famille de Born serait alors descendante des farouches Nordiques ? La population ne retransmet pas de tradition sur ce sujet.
Il n’existe pas d’autre Pontenx en France. D’après René Cuzac, il s’agit d’un nom d’homme germanique (Ponto), plus enx (ingos). Cuzac précise :« Les noms en ENX témoignent de la forte implantation des Germains Wisigoths se mélangeant à la romanisation au Ve siècle apr. J.-C. pendant cent ans ». Mme Boyer Fénié confirme cette analyse, le vocable de la paroisse en assure l’ancienneté, dit-elle.
Le bourg change de nom au fil du temps. En1266, on découvre l’« ecclesia Sancti Martini dePonteys,qui, en1274,devientPontens, Pontencs, Pontenciet l’église, cette année-là devient« Sanctus Martinus de Pontenx ».En1315, on trouve une transformation en Potens qui redevient Pontens sur la carte de Classun en 1638alors que la carte du duché d’Albret en1647propose un original Fontencx.La carte « Nez de Fer » du début du XVIIIe indiquePotens,alors que la carte d’Amsterdam en1714portePontens. Dans des courriers des XVIIe et XVIIIe siècles on trouve également PonteuretPonteins. En1727, Manier signale son passage par « Ponton » où la route dit-il, est plus agréable, plus fréquentée que dans la Grande Lande. La carte du Gouverneur général de Guienne et Gascogne de1733remetPontensau gout du jour. La Vallée en l’anVInous parle dePonteus,qui se retrouve également sur les cartes de l’époque. On écrit« Pontens »entre1790 et 1830,sur la carte départementale du colonel Latry. Notons que la Révolution n’a pas jugé utile de débaptiser notre cité. Le bourg ne s’appelle « les Forges» qu’à partir de 1880. Il semble donc que la commune devrait s’appelerPontens, avec un S, comme aujourd’hui en occitan. L’habitant dePontenxest un Pontenais, un tuyoulayre (1749)en gascon, c'est-à-dire quelqu’un qui travaille l’argile.
Expliquant ces divergences, l’orthographe des noms propres n’est fixée que depuis l’invention du livret de famille en 1877, auparavant, on orthographie comme on entend ou croit entendre. Par exemple, en1846,dans son très sérieux ouvrage « Histoire des Landes » L’abbé Dorgan parle des fonderies de Ponten,il dit que … «Pontens est un pays boisé et qu’à l’usine de Pontenx on coule et moule « toute espèce d’ustensiles de ménage »… tout cela dans la même page !
Pontenxpeut s’enorgueillir de son blason, qui bien que récent est conforme aux règles héraldiques, puisqu’il a été établi par l’archiviste interdépartemental en1953. Un premier projet est rejeté par la commune et M. l’archiviste explique :« Dans notre premier projet, nous n’avions pas fait état des armoiries des diverses familles nobles qui se sont succédé à Pontenx. L’histoire d'aucunes ne parait s’être identifiée avec votre commune, elles ont changé souvent et leurs armoiries sont assez compliquées ou incertaines. En ce qui concerne les Bourbons, ils portaient la fleur de lys et le bâton de bâtardise. Pour les fleurs de lys, il n’est pas habituel de les faire figurer sur un blason, sauf concession royale précise. Si vous tenez toutefois à rappeler ce souvenir, vous pourriez composer votre blason de la manière suivante : « D’argent à l’enclume d’azur, accompagné d’un chef de gueules semé de fleurs de lys sans nombre ».Pontenx même sans dispense royale mérite bien des fleurs de lys, a-t-on pensé au conseil communal qui choisi le blason définitif :
Deux écureuils tannés en pied supportent un écu classique, il est sommé d’une couronne murale d’or à trois tours ouvertes crénelées. La fière devise sur listel en gascon est « Tustems meulhe »,soit« Toujours plus (mieux) ».
La couronne n’est pas de noblesse, elle représente les armes d’une ville libre, le dessin est inspiré des « bonnes villes » blasonnées sous l’ancien régime et repris sous le Concordat en 1821. L’enclume s’explique par la vocation sidérurgique du pays, les écureuils symbolisent la forêt. La devise optimiste du blason reflète l’état d’esprit du moment tourné vers le progrès et le renouveau.