Témoignages
‘Il faut savoir qu’on a eu la kommandantur pendant cinq ans à Pontenx, c’était dangereux, les Allemands faisaient des patrouilles après le couvre-feu à 10 heures. À l’entrée de Pontenx, il y avait un blockhaus, ils se cachaient là quand ils entendaient des avions, il y avait un canon dedans, ils pouvaient y loger un régiment entier, maintenant, à cet endroit, il y a un grand trou.
Ils étaient très nombreux ici, au début, ils ont été très corrects, ils payaient ce qu’ils prenaient, ils n’avaient de relations qu’avec les maires, ils vivaient dans leurs camps, on n’avait pas de contact avec eux. On était tous contre eux, mais comme ils nous foutaient la paix… et ils en faisaient vivre certains… On ne se rendait pas compte... et puis ils étaient là avec l’accord du gouvernement…
Les restrictions étaient dures, on a commencé à grogner, les Allemands nous prenaient la moitié de la récolte de maïs et de pommes de terre, il y avait un contrôleur qui passait pour évaluer ce qu’ils pourraient récupérer, ils venaient dans les fermes prendre les œufs à peine sortis de la poule, le veau aussi… on avait bien du mal à vivre déjà…. Il avait fallu porter les fusils de chasse, à la mairie, il y en avait une pile comme ça ! Ma mère a porté le cheval à Labouheyre, on a pleuré, c’était notre seul outil de travail. Mon père, muletier, était réquisitionné une fois par semaine pour porter des obus ou des pieux pour eux. Maman teignait des draps de lit pour faire des chemises et des pantalons d’hommes, à force il n’y avait plus de draps.
On avait un morceau de pain comme ça (la main), ma mère nous le donnait le matin et on le mangeait comme on voulait. Heureusement qu’il y avait la cruchade ! Ça nous tenait au corps. Dans les fermes, c’était plus facile, on avait transformé nos prés pour faire un peu de maïs, on avait une vache, ma mère faisait le beurre, on se débrouillait, on tuait un cochon… mais le pain… on se camouflait les gerbes pour faire le pain. On s’est toujours débrouillé, on faisait des échanges : du tabac contre du sucre, notre vin contre de la farine... La nuit, j’allais à Parentis, le meunier me donnait trois ou quatre kilos de farine cachés dans un sac de son de quarante kilos que je portais sur le guidon, les pneus étaient en bouchons… On avait des vaches, on se tuait les veaux et le cochon la nuit. Je faisais du charbon de bois que je troquais avec les commerçants, alors, le sucre, le café, ça allait. On a toujours eu assez à manger, on n’a jamais manqué de pain à Pontenx, à ceux qui étaient dans les villes, on leur donnait des colis, pour eux, c’était bien pire que pour nous.
Il y avait un camp de prisonniers africains après l’usine à bois derrière le cimetière, c’était des baraques, les prisonniers noirs abattaient les pins, il y avait des Algériens qui chargeaient des poteaux. À Piche, un Français s’était échappé, ils l’ont rattrapé aussi.
Après, à la libération, il y a eu des heurts, de la jalousie. Des filles ont caché des Allemands chez elles, ensuite, elles se sont mariées avec, elles sont parties du village, certains sont restés, comme Hans. Certains perdaient la tête, il y a eu une vilaine histoire… la pauvre fille, elle vendait du tabac, ç’aurait pu être moi ou une autre, aussi bien ! Elle n’a jamais fréquenté les Allemands, c’est par méchanceté qu’ils lui ont coupé les cheveux, la population n’a jamais admis ça… On réglait les comptes comme ça. Une autre a dû partir en vitesse parce qu’elle avait dénoncé deux gars qui ne voulaient pas partir en Allemagne, à un Allemand qu’elle fréquentait. Vous voyez, on mélangeait tout.
À la libération, en 44, tous ces gens qui étaient fous de joie ! Même si l’accordéon ne jouait pas bien, ils dansaient, ils dansaient… Ça a duré trois jours. Le patron à l’usine est passé à toutes les machines en disant, allez-vous-en, je donne la journée, allez vous amuser...Puis on a repris les habitudes, sauf que les restrictions ont continué encore deux ans après, le boulanger faisait du pain au maïs. Le sucre était encore à la carte en 1948».
La guerre d’indépendance américaine
De nombreux Landais s’illustrent dans cette guerre, enrôlés souvent à moins de 15 ans, pleins d’ardeur, ils partent vers l’inconnu défendre les valeurs de leur patrie et gagner gloire et fortune. Un de nos enfants (terrible) par alliance, le vicomte Léonard de Poudenx est l’un des fondateurs de la branche française des Cincinnati (distinction prestigieuse américano-française), dont il est décoré le 7 janvier1784sur recommandation de Lafayette. À 13 ans, il est aussi chevalier de Saint-Louis, commandeur de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Lazare-de-Jérusalem. Nous le distinguons de ses nombreux compagnons landais, car il épouse Charlotte Marguerite de Sacriste de Rollye au château dePontenx-les-Forgesdont elle est l’héritière, le 17 février1770. Sa jeune épouse meurt peu après, sans postérité. La personnalité exaltée du jeune noble lui vaut quelques déboires et la Révolution l’emprisonne 14 mois. Fidèle jusqu’au bout à sa légende, il meurt de colère à Dax en1814, à l’arrivée des troupes de Wellington, qu’il hait.
La « grande guerre »
Les 3 et 4 aout1914, départ de nos soldats« avec drapeaux, tambour et clairon : l’enthousiasme est vraiment touchant»… enthousiasme vite douché à l’annonce des premières victimes. Les habitants font des dons en nature aux soldats : draps, chemises, caleçons, flanelle (sous-vêtement), couvertures, café, alcools, épicerie, fromage, pansements… La commune est mise à contribution, les Canadiens, puis les Américains réquisitionnent nos bois pour les tranchées, en énorme quantité. Pour tester du matériel plus performant que nos scies à ruban, ils gaspillent beaucoup, les propriétaires bien indemnisés ne s’en inquiètent pas, mais la forêt en souffre. La Cie des Landes s’efforce de protéger les jeunes pins de leur voracité :« Pour les besoins de l’armée américaine, de grosses quantités de pins sont demandées dans la région… Nos responsables font le nécessaire pour que le contingent demandé à la Cie soit limité». Le maire précise : « L’unique route est détériorée par les transports de bois par l’armée, depuis les Hournailsà Mimizan... Il y a de nombreuses scieries forestières et usines mobiles aux confins les plus impraticables de la commune ».
En 1916, plus de 300 ouvriers mobilisés travaillent aux forges, cette affluence se traduit par un accident tous les deux jours, alors que les deux médecins sont mobilisés (Clavé et Froustey), Saint-Paul et Sainte-Eulalie n’en ont pas non plus, leur absence se fait cruellement sentir quand une épidémie de croup se déclenche. Elle sera jugulée de justesse par les sages-femmes et la responsable du préventorium.
La population aime bien les soldats américains et canadiens cantonnés chez eux :« Ils sont bien dévoués ».Avant qu’ils ne repartent, la commune leur offre une de ces fêtes comme ont sait en faire ici :« Å l’occasion de la fête nationale du 4 juillet (Independence Day), la commune est heureuse et fière d’avoir donné pendant plus de deux ans l’hospitalité aux détachements forestiers américains, salue le drapeau étoilé et adresse à la grande armée alliée… l’hommage de son admiration et de sa reconnaissance…»
La mairie de Pontenx conserve un document rédigé par l’instituteur, Mr Dourthe, publié en1919, par lequel il veut faire partager son émotion… « À la jeunesse rieuse et insouciante à l’égard des vaillants mobilisés de Pontenx ». Pendant quatre années, l’instituteur-secrétaire de mairie inscrit sur un tableau au mur de l’école le nom des morts, disparus, blessés, les citations glorieuses… Il recueille les premières larmes des parents :« Nous en connaissons que le chagrin a terrassé »… Par ces tristes listes exhaustives nous savons tout de nos soldats et de leur famille.Pontenx compte à la fin de la guerre, sur 419 mobilisés, 64 décédés (soit 15 % de nos mobilisés), 27 mutilés ou réformés, 93 blessés, 31 prisonniers, c'est-à-dire 215 hommes blessés dans leur chair.
La « petite dernière »
Le souvenir épouvantable de la Première Guerre mondiale marque encore les esprits où dominent la haine, mais aussi la volonté du « plus jamais». Et pourtant… M. Caliot organise la défense passive, le docteur Chibrac et les deux sages-femmes mettent sur pied le secours aux blessés, on construit des tranchées-abris au jardin des écoles, à la gare, près de la maison Brunen, aux établissements Ducourneau, aux Pastourelles et chez Mme Dupuy au bourg. On procède à l’éclaircissage des pins de 20 à 30 ans pour fournir des poteaux de mines.
On se méfie de la 5e colonne, en mai1940, le maire avertit la population : « Deux hommes d’allures suspectes ont questionné en langue allemande une famille alsacienne. Nous n’avons pas été avertis à temps du passage de ces indésirables… Il appartient à chacun de nous aviser de toute urgence, afin que des mesures de sécurité soient prises sans délai ». La préfecture demande l’appréciation personnelle des maires sur chaque employé communal, en précisant ceux qui relèveraient de la loi du 17 juillet 1940 qui permet de retirer leur emploi de fonctionnaire à ceux qui sont susceptibles de compromettre « par leurs insuffisances physiques, intellectuelles ou morales le succès de l’œuvre entreprise par le gouvernement». Le maire répond froidement que notre seul employé est un garde champêtre consciencieux et dévoué.
Les réfugiés
Le préfet fait savoir au maire que les logements de la commune sont réquisitionnés pour loger un contingent au moins équivalent à 60 % de la population, mais nous accueillons déjà des réfugiés espagnols depuis août1937.La commune loue à M. Dupouy son ancienne usine pour installer 350 Espagnols, on y créé une infirmerie. Les Espagnols installés au lieu dit « Point blanc» chez Mme Vives au Bourgau offriront leur baraque à la commune à leur départ.
La commune installe un hôpital hospice avec les fonds du service aux réfugiés, les bâtiments de l’abattoir deviennent buanderie et lavoir de l’hôpital. Un médecin espagnol travaille au camp : Manuel Martinez de Ubago vaccine 139 enfants de 2 à 10 ans. Les premiers réfugiés alsaciens arrivent le 8 septembre 1939, la commune abrite alors 1400 Alsaciens et Espagnols. La population s’organise pour offrir un colis de Noël à chaque soldat Pontenais aux armées et une fête pour les enfants réfugiés. Le camp espagnol ferme le 21 novembre1939, mais à partir de1940, d’autres réfugiés arrivent de partout : des Belges, des Hollandais, des Russes comme Mme Vinkine dont le fils engagé dans l’armée française épouse une Pontenaise, des Juifs, des Polonais, comme Stanislaz Kohaut. Cinq personnes bénéficient du droit d’asile.Certains restent jusqu’à la libération, d’autres feront souche ici.
Une solide organisation est mise en place sous la houlette du maire, organisateur infatigable. Malgré ses efforts, de nombreuses personnes sont consignées pour cause de diphtérie, il n’empêche que Melle Beynères directrice de l’aérium des Pastourelles et de l’ouvroir se prépare à accueillir 25 enfants évacués après désinfection de la salle des diphtériques.
On créé des douches à l’ancienne caserne, le mercredi pour les femmes d’Alsace, le jeudi pour tous les enfants, le vendredi pour les hommes Alsaciens, le samedi pour les femmes de Pontenx, le dimanche pour les pontenais mâles, le mardi est réservé aux malades et cas particuliers.
La commune adhère à une association qui fournit du travail à tous ces gens : le tricotage de chaussettes en laine, puis des pulls, ils en produisent plusieurs centaines par semaine, d’abord pour les soldats français, ensuite pour les Allemands qui se les réservent.
Les jeunes, Pontenais et Alsaciens se retrouvent dans la défense passive et les sauveteurs volontaires, ils aménagent ensemble le chemin et le pont de Lardit, le CPTIC (Cours de Tir de l’Infanterie et des Chars) n’est plus stationné àPontenx depuis fin juin.
Derrière les réfugiés, les Allemands suivent et le 28 juin1940, juste après l’Armistice, la France découvre les joies de…
L’occupation.
Le Pays de Born est occupé en priorité, car nos plages, nos camps militaires bien équipés représentent une aubaine pour l’occupant. L’urbanisation de nos côtes doit beaucoup à l’occupant : elles sont encore jalonnées de blockhaus impérissables.
Réquisitions et rationnement
Les Allemands accaparent les meilleures maisons (qu’ils abandonneront pillées et saccagées), chaque foyer doit fournir deux paires de draps. 12 postes de TSF sont réquisitionnés, mais l’État en offre un à la mairie pour « recevoir et porter à la connaissance du public les communications et les ordres du gouvernement».On vit à l’heure allemande avec le couvre-feu, les rassemblements sont interdits. Notre production de laine est réquisitionnée, la commune est taxée pour 220 quintaux de maïs.
Le tout ne se fait pas sans heurts : la pharmacienne se voit infliger par la Kommandantur 1 000 francs d’amende pour« sévices corporels contre des soldats allemands »à qui elle refuse le logement, elle ne doit sa liberté qu’à l’intervention du maire. Les amendes administratives n’épargnent personne, comme celles pour « non-livraison d’œufs», ce ne sont pas les poules qui les payeront, mais MM. Ducom, Saint Séverin et Ricard…
L’état rationne, la création d’un marché sur la place le samedi matin visant à l’approvisionnement exclusif du village par des producteurs locaux facilite les échanges (sans cartes) entre Saint-Paul, Pontenx et Sainte-Eulalie tout en limitant les déplacements. Le rationnement à des conséquences inattendues : « Les taureaux reproducteurs pour les 600 vaches de la commune sont trop mal nourris pour assurer leur fonction : le ravitaillement général en souffre».
On s’organise, de gréé ou de force, la coopérative agricole et forestière demande le maintient dans les foyers des résiniers, on alimente la cantine scolaire en pommes de terre, citrouilles et maïs par la mise en culture du terrain de Guilleman. Les véhicules de tourisme n’ayant plus le droit de circuler la commune dispose de « deux permis omnibus octroyés pour des raisons graves, ils suffisent amplement aux besoins locaux».
Limogé par Vichy en1941, comme tous ceux qui ont osé dire « non » à l’occupant, le maire Caliot est remplacé par une délégation spéciale composée de ses colistiers, puis une nouvelle commission plus conciliante est mise en place. Son président souhaite faire « une œuvre d’apaisement et d’union»,en1943,reçu par Laval et Pétain, il déclare : « Je suis rentré enchanté par les paroles dites par le chef de l’état en ce qui concerne la destinée de la France ». Le secrétaire de mairie adjoint et M. Pachico, fossoyeur depuis 1932, démissionnent aussitôt. Parmi les actions notoires de la délégation, on note la constitution d’une faction de surveillance dans les quartiers pour contrer le maraudage et d’une autre « force supplétive » pour le maintien de l’ordre.
Nous profitons d’un fort contingent de « touristes» allemands, la 159e division d’infanterie s’installe à Escource, mais nous avons notre kommandantur.
Les prisonniers
Entre 1940 et 1943, les Allemands installent des camps, les« fronts stalag», à Escource, Solferino, Lüe,Pontenx, Sainte-Eulalie et Mimizan. Ils sont destinés essentiellement à des prisonniers français originaires d'outre-mer.
Le stalag derrière le cimetière (on en voit encore quelques barbelés) est alimenté en électricité au détriment du quartier de Pécam.
On sait peu de choses concernant la vie des nombreux prisonniers, la population n’ayant pas de contact avec eux, ils travaillent aux coupes de bois. Des prisonniers, aidés par les résiniers, tentent de rejoindre l’Afrique du Nord, s’ils sont repris, ils sont sommairement exécutés sur place, dont un entre Piche et Sainte-Eulalie, sous les yeux de résiniers horrifiés. Le nombre exact de prisonniers, les accidents, exécutions et maladies sont difficilement quantifiables.Pontenx met à l’honneur ces victimes : un quartier leur est réservé dans le cimetière.
Dans le même temps, deux millions de nos soldats sont internés dans les camps allemands. Les jeunes Français partent au S.T.O. (service du travail obligatoire) et les femmes remplacent les absents, mais la forêt abrite de plus en plus de réfractaires, 50 à 70 % des réquisitionnés disparaissent ainsi, les forces de l’ordre françaises s’efforcent à l’inefficacité dans la poursuite des récalcitrants que le maquis évacue à partir de1944.
La résistance
À partir de décembre1941, il est évident que l’Allemagne ne peut plus gagner la guerre, mais elle reste bien accrochée en France. Alors, un noyau de militants communistes mimizannais s’organise : le groupe FTP de Mimizan est ainsi constitué. Désarmé et cerné par l’occupant, le réseau est cependant actif, la filière d’évasion vers l’Espagne fonctionne bien.
Sans entrer dans la Résistance, de nombreux anonymes aident ceux qui doivent franchir la ligne, ils collectent et transmettent aussi des informations.
La libération.
Le 6 juin1944, la poste, le chemin de fer, l’électricité, la radio, ne fonctionnent plus, les voies de communication sont sabotées ou bombardées, on manque d’informations.
Après le débarquement des alliés en Provence, les Allemands contraints de quitter le Sud-ouest sous peine d’être encerclés, détruisent nos installations, puis réquisitionnent voitures, camions, vélos, charrettes, brouettes parfois… les muletiers transportent les bagages des Allemands dans leurs bros, certains iront jusqu’à Saintes. Discrètement, la population les regarde traverser le village. Le 24 août à 18 heures, il n’y a plus d’Allemands dans le bourg ni alentour.
À Pontenxles responsables de la résistance maintiennent dans des limites tolérables les actions de représailles à quelques horions, dénonciations, calomnieuses ou non et tentatives de mise à sac de la maison de supposés « collabos », il faut malheureusement ajouter à ce palmarès une tondue… « par erreur » !
Six personnes du canton seulement seront présentées à la « Commission départementale des internements des Landes ». Nombre de dossiers constitués sur dénonciation sont raisonnablement classés sans suite, tant il est difficile d’évaluer la part de responsabilité des prévenus.
Ces faits divers sont un moindre mal, comparés aux exactions qui ont lieu ailleurs, on comprend aussi que six ans de guerre usent les nerfs des plus solides.
Chez nous, c’est la fête, comme partout, dès l’aube du 25, toutes les maisons sont pavoisées aux couleurs de la France.
La politique reprend les commandes du pays, M. Caliot se réinstalle dans ses fonctions de maire… Il relance aussitôt le comité de bienfaisance fermé en1941, afin de venir en aide aux déportés et à leur famille et d’entretenir l’hospice-hôpital.
Il faut réparer les dégâts avec l’aide des « dommages de guerre», et réapprendre à vivre, mais les restrictions sont maintenues, le pays est exsangue.
Caliot est président de la commission d’indemnisation des sinistrés suite à l’occupation. Il faudra 6 ans pour que chacun retrouve son bien. Ici, les dégâts sont mineurs : maisons saccagées comme celles de Mme Digeos ou de M. Dulos à Bouricos, M. Laporte, s’est vu spolié de sa motocyclette neuve, des vols de bétail, vaisselle, meubles et linge chez des particuliers et à l’hôtel Loupit, des clôtures détruites… Une vingtaine de personnes est concernée, sans parler des locaux de la commune : la salle des fêtes, les écoles le centre sportif, l’hôpital-hospice, la salle de réunion de la mairie et l’ancien couvent. L’État rembourse les dépenses faites par l’occupant sur les dommages de guerre et remplace les objets réquisitionnés comme les véhicules automobiles et hippomobiles ou la machine à coudre de Mme Caliot… Il faut aussi réparer les bains-douches fermés à cause des sabotages.
Parmi les changements, on note deux plaques de bois (faute de fonte) qui rebaptisent la place de la mairie : « du Général de Gaulle»… Le vol d’un tableau d’Émilien Barthélémy à la mairie fera couler beaucoup d’encre.
Au Komando N° 670, gardés par Salvador Gonzalez et Daniel Bassibey, 30 prisonniers de l’axe travaillent pour la commune et les propriétaires. Ils coupent des pins incendiés pour le chauffage communal et remettent en état le stade de Guilleman, ils y construisent des tribunes et deux baraquements offerts par l’armée.
On guette le retour de nos prisonniers.
Les guerres coloniales
Pontenx perd quelques-uns de ses enfants en Indochine, puis en Afrique du Nord. Les Pontenais font une fructueuse collecte qui permet d’expédier à notre dizaine de jeunes appelés 230 colis entre1956 et 1960.