Quelques vestiges

Quelques vestiges

Quelques vestiges

« Ici, nous n’avons pas d’histoire», dit-on souvent, il est vrai qu’il ne reste rien de notre château d’origine et juste quelques pierres d’alios de celui qui le remplace entre1600 et 1630, mais notre histoire est riche et nous pouvons recenser de nombreuses traces du passé dans notre commune.

Les tucs ou mottes,ou truc ou turc, ici, on dit tuc, ce mot gascon signifie dune, hauteur, même s’il n’en reste plus qu’un modeste mamelon. Sur ces buttes, on construit souvent des fortifications, les castrums, plus tard de modestes châteaux en bois. À partir du XIe siècle, l’aristocratie locale en fait un symbole du pouvoir. En bordure des rivières dePontenx et d’Escource, ces installations font partie d’un système de défense, les invasions par terre ou par mer sont fréquentes, elles protègent aussi des prédateurs tels que loups et routiers.

Sur cet emplacement cerné d’un enclos de 15 à 30 mètres de long sur 4 à 6 de large, on érige une construction en bois pour le seigneur et sa famille, autour s’installent les vassaux, serviteurs, soldats, artisans, volailles, cochons, chevaux… Les brassiers (ceux qui louent leurs bras) peuvent venir s’y réfugier.Pontenxen garde trois facilement repérables, à Monjat en deux parties séparées par un fossé encore bien visible et au Sarrazin accouplé à celui du Berger, près des forges. Mais attention, tous les tucs du Born n’abritent pas une installation humaine !

Le tuc de Piche,répertorié dès les premiers balbutiements de l’histoire de Pontenx,sous le vocable de « Montpiche » est en quelque sorte le nombril, légèrement surélevé, de notre petit monde. À ce carrefour exactement se rejoignent cinq communes : Pontenx, Saint-Paul, Sainte-Eulalie, Parentis et Gastes, la pose d’une borne en1927marque cette particularité. Du haut de l’ancien pylône de surveillance d’incendie, on embrasse d’un seul regard admiratif tout le pays. Aujourd’hui, c’est une réserve de chasse qui appartient à la Cie des Landes.

Le château

En 1630, Jacques de Bourbon, seigneur des lieux, pour édifier son château fait abattre le presbytère lui-même construit sur les restes d’un premier fort. Voici ce que dit de cette nouvelle construction, la dame de Rolly seigneur du lieu en 1731 : « … grand et bien bâti, assis en fertile et beau pays, abondant en toutes sortes de commodités…»Peu de choses ont changé en 1818, sur la limite droite de la place actuelle, existent encore les anciennes halles couvertes d’origine, la porte d’entrée du château, entre les deux ailes, fait face à l’église et non à la place. La porte sur la place a été ouverte par le sieur Beauredon fermier du château vers1808. L’église est alors entourée d’un mur d’enceinte.    

La commune achète, le 28 septembre 1862, à la Cie des Landes le château et ses dépendances (aujourd’hui, bureau de tabac, place publique, école, mairie). C’est une grosse dépense pour la commune, pour réunir la somme, 55 actions sont émises et réparties parmi les notables, la fabrique (paroisse) donne 6 000 francs, puisque le prêtre y sera logé, la Cie des Landes prête également 6 000 francs. Les habitants acceptent de bon gré ce gros sacrifice financier, la possession du château n’efface-t-elle pas des siècles de dépendance au seigneur ?

Les fours

C’est par la volonté de Colbert, que de pratique artisanale les fours à goudrons deviennent une industrie à partir du milieu du XVIIe siècle, car la marine de guerre française consomme 10 000 barils de goudron par an.

Les plus anciens sont à ciel ouvert, ce sont les « hourns de gase » dit de type « Suédois » ou « Lombard », construits à partir de 1660, ils sont remplacés dès 1670 par les « hournots » plus modernes, dont la surface au sol est plus réduite.

Toujours construits à flanc de dune pour économiser deux murs et utiliser la pente pour remplir par le haut, le four circulaire contient en moyenne 12 mètres cubes, la bouche d’accès tournée vers l’Est, est à l’abri des intempéries. Ils comportent en partie basse une fosse à goudron protégée par un appentis. La voûte est percée d’une ouverture, coiffée d’une couronne en fonte et fermée par un couvercle du même métal, pour charger le bois et évacuer gaz et fumées. Il est complété par un fourneau pour cuire la résine dans des chaudières.

Le four clos de « Menéou », bien conservé garde intacte sa couronne et ses deux portes de fonte en demi-lune. Le hournot de Larrousseau, lui a perdu sa maçonnerie en garluche et blocs de coulée de fer, provenant des forges. Un propriétaire se souvient de deux fourneaux voisins dans ce quartier, coiffés de chaudières encore sur place, où l’on « cuisait la résine ». Une autre de ces gemmières, sous son appentis d’origine et posée sur son fourneau, restaurée est visible au quartier de Terrenave.

Les fours à pain

Chaque ferme a son « hourn », petit bâtiment le plus éloigné possible des autres constructions par peur du feu. Installation indispensable à la cuisinière qui y cuit aussi conserves, ragoûts, rôtis et  pâtisseries.

Jusque dans les années50, le pain quotidien est de seigle, bis ou noir, de millas (maïs), ou de méture (mélange de farines). A Pontenx, on fait son pain à la maison jusqu’en 1970 environ.

Les fournières sont encore nombreuses, mais difficiles à dater puisqu’en usage constant depuis la création de l’habitation qu’elles accompagnent, donc remaniées, reconstruites… On peut simplement féliciter et envier les heureux propriétaires qui les restaurent et les utilisent. La collectivité pontenaise pour sa part en possède plusieurs qu’elle a réhabilitées.

Les Vikings

Viking signifie « ceux qui partent en expédition », ils sont Norvégiens, Danois surtout et Suédois.

À l’ouest du lac d’Aureilhan, sur près de trois kilomètres, il existe des levées de terre que l’on croit installées par les autochtones pour empêcher le débarquement des Vikings ou Normands, que l’on confond.

Mais s’il s’agissait du contraire ? Si les Vikings vers 800, dos à la mer, cherchant à protéger leur port et leurs entrepôts d’une attaque terrestre les avaient construites ?

Un chercheur (J. Supéry) développe cette théorie édifiée à partir de faits historiques prouvés et de son interprétation personnelle de la toponymie locale, pour justifier une longue occupation des Vikings utilisant notre territoire comme base stratégique pour conquérir la Saintonge, le Bordelais, le Limousin, l’Auvergne… et finalement subir une grave défaite à Taller en 982. Cette date marque la fin de l’invasion danoise, les Gascons les écrasent sur la Gironde et l’Adour.

Miquéou serait un héritage scandinave, traduction de mike-hus : maison, château de la fourche ; Serris un prénom scandinave ; Bouricos dériverait du prénom Horik ou hus : maison ; Gombaud du prénom Gunevald… Enfin, les très indépendants sires d’Albret descendraient d’un Albert germanique, vaincu à Taller, notre Vert-Galant d’Henri IV aux yeux et cheveux clairs serait le descendant de « Bjorn Côte-de-fer », prince danois qui aurait donné son nom au Pays de Born.

Même si la note semble forcée, la réalité d’une Gascogne scandinave pendant 140 ans (834-982) est très probable. Donc nous, les « Gascon-Scandinaves », coupés du royaume franc attendrons982pour que le prince de Gascogne évangélise le pays.